• Il se trouve que l’Occident (Europe puis Amérique du Nord) a connu jusqu’au XXème siècle un essor intellectuel, matériel et économique sans précédent ni équivalent dans les autres cultures ou civilisations. Or c’est en Occident que s’est développé un type de société bien particulier, la Chrétienté, avant de se disséminer dans le reste du monde. Beaucoup (pas tous, loin de là) y voient un rapport de cause à effet : l’enseignement de Jésus-Christ transmis par l’Eglise catholique a permis, entre autres (ce n’est pas son but premier), un usage systématique et rigoureux de la raison (par opposition à la pensée magique), marqué du sceau du réalisme. De ce fait, l’Occident a bénéficié d’une efficacité sans équivalent dans la compréhension progressive et la domestication partielle de la nature ; non sans excès et déviances, souvent.  Il est donc tentant de se demander (nous ne sommes pas les premiers) si le régime économique appelé capitalisme, tel qu’il s’est développé sans interruption depuis le XVème siècle, est lui aussi une des conséquences du christianisme. La fréquence des références à la vie économique dans les Evangiles y incite également.

    Dans cette série d’articles, après avoir récapitulé les principales définitions du capitalisme et les principaux jalons et conditions de son émergence massive en Occident, nous essaierons de répondre à trois questions :

    -         1.  le capitalisme, au moins dans certaines conditions, a-t-il été rendu possible par le christianisme ? bien plus, est-il une conséquence logique et inéluctable du christianisme, dans l’ordre économique ?

    -       2. est-il le meilleure régime économique d’un point de vue catholique ? peut-on le considérer comme un régime particulier de l’Economique, indépendamment des régimes politiques et sociaux ?

    -         3. peut-il y avoir un capitalisme durable sans que les principes sociaux chrétiens soient mis en pratique dans la société où il se déploie, même sous une forme atténuée ? La France contemporaine, officiellement indifférente religieusement, ainsi que la Chine post-maoïste (et post-impériale), ou encore le Japon, fournissent d’intéressants sujets d’observation.

    Nous nous appuierons pour cela non seulement sur la Doctrine sociale de l’Eglise catholique, mais aussi sur plusieurs auteurs, de Werner Sombart à Ellen Meiksins Wood, qui ont étudié de façon approfondie la question des origines du capitalisme.

    Premier article : De quoi parle-t-on exactement ? Qu’est-ce que le capitalisme ?

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  • A la suite des quatre articles qui viennent d'être publiés successivement, voici une bibliographie (très incomplète) qui pourra intéresser ceux qui désirent  approfondir ou réviser leurs connaissances sur la question des valeurs, dans différentes acceptions du terme: philosophique, moral, catholique, protestante, économique, sociologique, entrepreneuriale...

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  • Beaucoup d’entreprises ont élaboré une «charte des valeurs» et l’appliquent peu ou prou, d’autres agissent selon des valeurs qu’elles n’ont pas codifiées ; d’autres encore font les deux. Le remplacement de la morale par l’éthique semble avoir substitué la notion relativiste de valeur à celle de vertu, et la notion de responsabilité à celle de devoirs. Dans le langage courant, on invoque souvent les valeurs portées par telle ou telle organisation, personne, parti politique ; on porte à cette occasion un jugement de valeur sur lesdites valeurs... Le Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise (DSE) 2005 se réfère fréquemment à la notion de valeurs (environ quatre-vingts entrées). Enfin la notion de «valeur morale de nos actes» rassemble tous les moralistes y compris les minimalistes, sous une forme ou sous une autre.

    Quant au domaine de l’économie – donc de l’entreprise – la notion de valeur d’usage et de valeur d’échange est une ligne de clivage qui a traversé toute l’histoire de l’économie, d’Aristote à Gérard Debreu prix Nobel 1983. L’école franciscaine du XIII-XIVème siècle ou celle de Salamanque au XVIème siècle, ont été parmi les premiers à débroussailler ces notions de valeur d’usage et d’échange, ainsi que la valeur du travail, bien avant Ricardo ou Marx ; dans un autre esprit évidemment.

    Après une exploration rapide des champs sémantiques de la philosophie, de la théologie morale et de l’économie, nous terminons aujourd’hui par le monde des valeurs d’entreprise, précisément au carrefour de ces trois disciplines, et proposons une conclusion générale aux quatre articles.

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  • Beaucoup d’entreprises ont élaboré une «charte des valeurs» et l’appliquent peu ou prou, d’autres agissent selon des valeurs qu’elles n’ont pas codifiées ; d’autres encore font les deux. Le remplacement de la morale par l’éthique semble avoir substitué la notion relativiste de valeur à celle de vertu, et la notion de responsabilité à celle de devoirs. Dans le langage courant, on invoque souvent les valeurs portées par telle ou telle organisation, personne, parti politique ; on porte à cette occasion un jugement de valeur sur lesdites valeurs... Le Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise (DSE) 2005 se réfère fréquemment à la notion de valeurs (environ quatre-vingts entrées). Enfin la notion de «valeur morale de nos actes» rassemble tous les moralistes y compris les minimalistes, sous une forme ou sous une autre.

    Quant au domaine de l’économie – donc de l’entreprise – la notion de valeur d’usage et de valeur d’échange est une ligne de clivage qui a traversé toute l’histoire de l’économie, d’Aristote à Gérard Debreu prix Nobel 1983. L’école franciscaine du XIII-XIVème siècle ou celle de Salamanque au XVIème siècle, ont été parmi les premiers à débroussailler ces notions de valeur d’usage et d’échange, ainsi que la valeur du travail, bien avant Ricardo ou Marx ; dans un autre esprit évidemment.

    Il n’était donc peut-être pas inutile de revisiter toutes ces notions de «valeur» ou de «valeurs». Après le survol des principales philosophies de la valeur, puis le récapitulatif de ce que dit la Doctrine sociale de l’Eglise sur les valeurs, nous examinons maintenant comme les notions de valeur (d’usage, d’échange, travail, marchande, monétaire etc.) ont traversé l’histoire de l’économie et les visions de la société que reflètent les différentes théories de la valeur économique. Le quatrième et dernier article concernera les valeurs d’entreprise.

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  • Beaucoup d’entreprises ont élaboré une «charte des valeurs» et l’appliquent peu ou prou, d’autres agissent selon des valeurs qu’elles n’ont pas codifiées ; d’autres encore font les deux. Le remplacement de la morale par l’éthique semble avoir substitué la notion relativiste de valeur à celle de vertu, et la notion de responsabilité à celle de devoirs. Dans le langage courant, on invoque souvent les valeurs portées par telle ou telle organisation, personne, parti politique ; on porte à cette occasion un jugement de valeur sur lesdites valeurs... Le Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise (DSE) 2005 se réfère fréquemment à la notion de valeurs (environ quatre-vingts entrées). Enfin la notion de «valeur morale de nos actes» rassemble tous les moralistes y compris les minimalistes, sous une forme ou sous une autre.

    Quant au domaine de l’économie – donc de l’entreprise – la notion de valeur d’usage et de valeur d’échange est une ligne de clivage qui a traversé toute l’histoire de l’économie, d’Aristote à Gérard Debreu prix Nobel 1983. L’école franciscaine du XIII-XIVème siècle ou celle de Salamanque au XVIème siècle, ont été parmi les premiers à débroussailler ces notions de valeur d’usage et d’échange, ainsi que la valeur du travail, bien avant Ricardo ou Marx ; dans un autre esprit évidemment.

    Il n’est peut-être pas inutile de revisiter toutes ces notions de «valeur» ou de «valeurs». Après un premier article consacré à un survol des principales philosophies de la valeur, ce second article s’efforce de récapituler ce que dit la Doctrine sociale de l’Eglise sur les valeurs, aussi bien sous l’angle moral qu’économique. L’article suivant sera consacré aux avatars millénaires de la théorie économique de la valeur. Le quatrième et dernier article concernera les valeurs d’entreprise.

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