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Blog de l'AEC, Association des Économistes Catholiques

POINT DE VUE. L’entreprise au service du bien commun

« Qui dit entreprise dit création, aventure, audace, mais aussi mission et souci des personnes. ». Par Pierre Guillet, Président des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens (EDC) et de Pierre de Lauzun, Président de la commission Économie et finance éthiques des EDC

 

« On est responsable de la manière dont on traite ses partenaires, de la qualité de ses produits et de leur prix, ou de la manière dont on traite les personnes. » | FOTOLIAAfficher le diaporama

 

Ouest-FrancePierre Guillet et Pierre de Lauzun.Publié le 24/06/2022 à 08h00 

L’entreprise au service du bien commun. Quelle bonne idée ! Qui pourra ne pas être d’accord ? Mais d’un autre côté, combien y croiront ? L’idée est tellement ancrée dans les esprits que l’entrepreneur est d’abord soucieux de ses profits que l’on voit d’ici les hochements de tête. Rien de plus naturel pourtant.

D’abord bien sûr parce qu’une entreprise propose par définition des biens ou des services à des personnes qui peuvent les acheter ou pas. S’ils le font, c’est que cela leur apporte quelque chose. Et proposer un service qui apporte quelque chose aux gens, c’est déjà œuvrer pour le bien commun. C’est aussi respecter la qualité de la vie commune, et éviter de troubler la confiance, en observant les lois sans jouer sur les failles de la réglementation.

Mais bien sûr quand on parle d’entreprise au service du bien commun, on va bien au-delà. Ce qu’on vise, c’est une entreprise qui, dans son action, inclut à côté du besoin de gagner honnêtement sa vie, le fait de reconnaître ses responsabilités multiples dans le cadre de la communauté humaine où elle déploie son action.

Des responsabilités multiples

Responsabilité envers les personnes de l’entreprise d’abord : une personne passe la plus grande partie de son temps actif dans son entreprise. Elle y cherche, outre un gagne-pain, une occasion de progresser et de développer ses talents, d’être inclue et de faire partie d’une équipe où elle est reconnue et estimée. Notre tâche est ici de susciter autant que cela nous est possible un cadre favorable, et notamment par une confiance bien placée.

Responsabilité envers l’environnement : l’idée est maintenant consensuelle, mais dans la pratique elle suppose un effort important sur soi-même, sur l’impact réel de son activité, directe ou directe.

Responsabilité envers les clients et les fournisseurs, et tous les partenaires commerciaux. Bien sûr les transactions sont libres et chacun en prend sa part. Mais on est responsable de la manière dont on traite ses partenaires, de la qualité de ses produits et de leur prix, ou de la manière dont on traite les personnes.

Responsabilité envers les communautés dans lesquelles on inscrit son action, et notamment localement. L’entreprise contribue à faire vivre des communautés, mais elle y est insérée et ne peut se désintéresser de la vie commune et de son impact sur elle.

Responsabilité envers nos successeurs : vendre ou transmettre une entreprise engage notre responsabilité. On n’entreprend pas pour simplement faire un coup en revendant au mieux. Mais on ne transmet pas non plus sans se soucier de ce que deviendra l’entreprise fruit de nos efforts, et notamment de sa capacité à assurer autant que possible le même rôle dans la société.

Un programme de bon sens

Tout cela suppose de fédérer les énergies et si possible les enthousiasmes, en un mot de donner du sens. C’est pourquoi nous sommes engagés activement dans le processus de réflexion sur la raison d’être des entreprises. Mais bien entendu un tel souci est plus qu’un processus limité dans le temps : c’est une attention constante, une part essentielle de notre vocation. Cela suppose aussi une capacité à affronter ensemble les coups durs, à assumer la fragilité intrinsèque de toute personne et de toute action, le besoin de changements parfois stimulants, parfois douloureux ; mais aussi de cultiver le potentiel pour les surmonter. Qui dit entreprise dit création, aventure, audace, mais aussi mission et souci des personnes.

Vaste programme dira-t-on. Mais aussi, en y réfléchissant, un programme de bon sens, en tout cas de bonne volonté, qui ne reflète pas une quelconque idéologie. Sur lequel on peut donc tous se retrouver.

Aux Entrepreneurs et Dirigeants chrétiens, nous en sommes en tout cas convaincus. Et nous le mettons en œuvre. Vous trouverez 33 témoignages en ce sens dans Humaniser l’entreprise, témoignages de dirigeants engagés, que nous avons publiés en février. On y voit en temps réel l’entreprise au service du bien commun.

 

 

 

 

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